Voyage au Sud de la Turquie (2) de Fethiye à Antalya.

La deuxième partie de notre voyage nous emmène découvrir la Lycie, qui s'étend de Fethiye à Antalya.

Nous partons à Fethiye visiter la ville et le Balik Pazar, une vraie découverte pour les amateurs de produits de la mer. Un choix incroyable de poissons, de calamars et de fruits de mers choisis sur les étals des poissonniers, et cuisinés pour nous par les restaurants. Prix imbattables, mezze d'excellente qualité, ambiance dynamique comme une immense brasserie de plein air.

Le lendemain, la journée sur une goélette (Hanedan2), de belle taille, nous permet de visiter la baie de Gocek par la mer et les "douze îles".

La baignade est trés agréable dans toutes les criques où le bateau fait escale, dans une eau très chaude et transparente.

L'usage du masque et du tuba nous permet de voir un parterre de moules géantes dans le sable, à défaut d'un grand nombre de poissons.

Après avoir quitté notre hôtel Unique, nous arrivons de bonne heure et heureusement pour nous à Oludeniz !

La plage de sable fin, immense, et la luminosité matinale font l'eau couleur menthe glaciale, un véritable lagon surplombé par des montagnes de près de 2000 m. Le site est vraiment magnifique et vaut bien d'être reconnu comme la plus belle plage de Turquie. Cette renommée attire bien sûr une foule incroyable, la route d'accès est très vite embouteillée et l'immense parking payant, qui permet d'accéder au plus bel endroit de la plage, une sorte de lagune enchâssée dans les montagnes, est très vite complet. Le site est dit "protégé" mais il est envahi par les plages privées et leurs transats. Y aller donc tôt le matin et éviter les jours fériés !

L'endroit se prête de façon idéale à un baptême de parapente. C'est la spécialité du coin : plus de quarante parachutes naviguent dans le ciel après s'être élancés depuis le haut de la montagne. La réception se fait en bordure de plage, au dessus de nos têtes.

Sur le bord de la plage, de très nombreuses goélettes attendent leurs clients pour une croisière à la journée. Un bateau de pêche, loué pour trois heures, nous emmène visiter l'île St Nicolas, où celui-ci aurait vécu pendant quelques années.

L'île est recouverte de pins et d'oliviers qui descendent dans l'eau cristalline et poussent entre les ruines de la ville byzantine. Des vestiges de maisons, d'églises, dont l'église st Nicolas avec une abside, sont encore bien visibles. Un curieux tunnel, destiné à protéger les religieux contre les intempéries et les attaques d'éventuels ennemis, traverse l'île dans toute sa longueur.

L'île servait aussi de halte pour les pèlerins qui se rendaient en Palestine.

Du sommet de l'île, la vue est impressionnante sur la côté montagneuse et les îles environnantes.

Nous partons d'Oludeniz sans regret car il y a beaucoup trop de monde !

La route qui conduit à Kayakoy traverse une station touristique et une zone commerciale, laide et sans intérêt.

Par contre, la visite de Kayakoy (Karmylassos en grec) nous impressionne vraiment.

C'est le village qui a inspiré Louis de Berniéres pour son live "Des oiseaux sans aile" qui relate l'histoire dramatique des échanges de population entre la Grèce et la Turquie en 1923.

Les Grecs ont dû partir de Kayakoy. Le village a été laissé tel qu'il était alors, car les Turcs, que l'on a voulu installer ici, ne se sont pas habitué et depuis, le village n'a jamais été habité.

Les maisons, quelques églises et chapelles sont encore debout, mais sans toit, sans fenêtre et sans couleur. Rien d'autres que des pierres, témoins de ce douloureux passé et de la folie des hommes !

La route pour Kas traverse alors une région très agricole, des serres à perte de vue destinées à la culture des légumes, des pastèques et des melons.

La route devient ensuite une corniche de bord de mer battue par le vent, dans un paysage plus désertique. Une sorte de maquis succède alors aux belles pinèdes de Fethiye et de des environs, vierges de construction.

Nous voilà à Kalkan (Kalamaki en grec) très joli petit port, à l'empreinte grecque indéniable ! Maisons blanches, rues en pente recouvertes de galets, bougainvillées très colorées nous font penser aux Cyclades. Les hauteurs du village sont construites, la plupart des maisons appartiennent aux anglais qui se sont installés là pour profiter de la douceur de vivre de Kalkan et de ses criques ensoleillées.

A Kas, la Presqu'île est un havre de paix, au bord de la mer et loin du tumulte de la ville. Le centre ville est très accueillant mais il y a beaucoup trop de touristes !

Là encore, l'influence grecque est partout : sur les frontons triangulaires des maisons, dans les assiettes Moussaka et Feuilles de vigne, et par la proximité de l'île grecque de Kastellorizo ou Meis, juste en face.

La dernière excursion en bateau de nos vacances nous emmène dans la Baie de Kekova, la perle de la côte Sud.

Plusieurs baignades tout au long de la journée, dans les eaux limpides et bleues, nous permettent de voir quelques poissons et quelques belles tortues.

De nombreux bâtiments en ruine, appartenant à la cité byzantine de Tersane, sont encore debout sur l'île de Kekova. Mais la partie engloutie est impressionnante avec ses murs et ses ruines visibles à travers les eaux claires et transparentes.

Face à Kekova, le village de Kalekoy, ancienne Simena byzantine, se dresse sur un éperon rocheux, dominé par un château médiéval en partie conservé. L'ascension est difficile sous un soleil de plomb, mais le chemin est distrayant, bordé des étals des marchandes qui vendent herbes de la montagne et petits bracelets.

En haut, la récompense est là : la vue est extraordinaire sur la baie, les îles et les yachts au mouillage. On distingue également le fameux tombeau lycien immergé, de toutes les cartes postales, que l'on rejoint les pieds dans l'eau, dans une balade bien rafraîchissante.

Le bateau longe alors la côte, en direction de Ucagiz, charmant petit port, le long de laquelle de nombreux sarcophages Lyciens, aux couvercles en forme de carènes de bateaux si reconnaissables, se dressent entre pins et oliviers.

La dernière partie, entre Kas et Antalya, nous séduit beaucoup moins. La région est très touristique avec des villages de vacances, des hôtels sans charme et des night-clubs destinés en grande partie à la clientèle russe, à proximité de Kemer.

Le seul centre d'intérêt sur cette côte est le site archéologique de Phaselis, qui semble être abandonné, au bord de la mer, à des centaines de touristes. Riche et vraiment superbe, mais à fuir en plein été !

Vols quotidiens au départ d'Ataturk ou de Sabiha Gokcen vers Bodrum, Dalaman ou Antalya par toutes les compagnies aériennes turques.

(A signaler : Notre hôtel "Hotel Unique" à Fethiye n'a pas volé son nom. Choisi au hasard sur Internet, il vient juste d'ouvrir, très bien situé ; la déco est superbe, le personnel, très jeune, est très professionnel et le service est impeccable.)

A relire : un article sur la Lycie

http://www.couleurs-d-istanbul.com/2014/09/au-depart-d-istanbul-la-lycie.html

Michèle Martines