Voyage au Sud de la Turquie : à la rencontre de Saint Nicolas !

Entre Kaş et Kemer, nous faisons halte à Kale ou Demre, autrefois appelé Myra.

Un beau site archéologique romain s'offre à nous avec de très belles tombes lyciennes sur lesquelles s'adosse un théâtre classique de l'époque de Trajan.

Mais la particularité de cette petite ville turque est de posséder une basilique byzantine appelée Aghia Nikolaos ou Baba Noël Kilesi (ou Muzesi), les Turcs ont vite fait le raccourci entre le Saint Nicolas orthodoxe et notre Papa Noël.

Saint Nicolas est né en Lycie, à Patara, vers 260 dans une riche famille chrétienne. Orphelin très jeune, il est alors élevé par son oncle, évêque de Myra. Il entre dans les ordres et est ordonné prêtre à 19 ans. Il passe quelques années de sa vie sur l'île qui porte son nom, non loin d'Ölüdeniz, où il aurait été évêque, avant de devenir évêque de Myra ( voir ou relire ici )

Il y meurt et est enterré dans la magnifique église byzantine de Myra. Ses reliques ont été très convoitées tout au long des siècles, et il n'est certainement plus dans le tombeau sur lequel les pèlerins de toute l'Eglise orthodoxe viennent se recueillir aujourd'hui.

De nombreuses histoires nourrissent la légende de Saint Nicolas. Une des plus célèbres raconte qu'il aurait donné en cadeau trois bourses d'or à un vieil homme qui n'avait pas de quoi doter ses trois filles. De là, viendrait la symbolique autour de la bonté et de la générosité de St Nicolas et la coutume de donner des cadeaux aux enfants.

La légende de Saint Nicolas est à l'origine du personnage du Père Noël.

Voilà pourquoi les Turcs ont donné le nom de musée ou d'église du père Noël à la Basilique de Myra.

Mais aujourd'hui, le plus surprenant est de voir l'impact des russes sur cette petite ville turque.

Les tours opérateurs ont bien compris l'intérêt de la chose et ont développé un véritable tourisme autour de St Nicolas, vénéré par la communauté orthodoxe et surtout russe, dont il est le Saint Patron.

Des dizaines d'autocars venus des clubs de vacances de la région de Kemer déversent chaque jour des hordes de touristes russes en tenue de plage. Tout a été organisé pour les recevoir, des restaurants aux commerces, où les vendeurs sont russes et tout est écrit en caractère cyrillique. Ces magasins sont consacrés au culte de Saint Nicolas et du Père Noël, où les icônes religieuses côtoient les magnets en plastique.

Après avoir acheté cierges et souvenirs divers, les "pèlerins" russes se pressent vers le tombeau de St Nicolas et font la queue pour apposer leurs achats sur le plexiglas qui protège le tombeau du Saint, dans une atmosphère certainement peu propice à la prière et au recueillement.

Cette profession de foi se termine dans les absides, nefs et cours de la basilique où nos touristes russes jouent et prennent la pose devant l'objectif en grimpant sur un chapiteau ou une colonne antique, sans aucune préoccupation historique.

Cette très belle église byzantine, très bien entretenue par les Turcs et très bien conservée, avec ses pavements de mosaïques et ses fresques murales colorées, et notre bon Saint Nicolas mériteraient vraiment d'être visités autrement !

Michèle Martinez du blog des suds

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