Les bâtiments colorés de Silivri pour sortir de la grisaille

Silivri  appelée Sélymbrie  en grec : Σηλυβρία est une petite ville située à environ 70  kilomètres à l'ouest d'Istanbul sur la péninsule de Thrace, le long de la mer de Marmara . Son nombre d’habitants se multiplie par 5 durant la période estivale et doit aussi aux confinements des week-end quelques habitants de plus cette année heureux de pouvoir y aller un peu prendre l’air .

Sélymbrie était une colonie grecque de Mégare, alliée d'Athènes, puis elle fit partie du royaume thrace des Odryses pour finalement devenir romaine. Durant les premières années Au Vème siècle  la ville fut officiellement renommée Eudoxiopolis en hommage à Eudoxie, épouse de l'empereur romain d'Orient Flavius Arcadius (377-408)

En 1346, l'empire ottoman était l'allié de Jean VI Cantacuzène (1292-1383), qui luttait contre Jean V Paléologue (1332-1391) pour le trône impérial de Constantinople. Cette année-là, le sultan Orhan épousa Théodora, fille de Jean VI, à Sélymbrie, qui devint alors ottomane.

 Durant la période turque, Silivri s'étendit en dehors de ses murs primitifs, car les non-musulmans, grecs, arméniens, bulgares et juifs n'avaient plus le droit d'habiter à l'intérieur de l'enceinte de la cité et  contribuèrent  à la croissance de la viticulture dans la région ainsi que de la production de la soie. 

Comme elle l'avait fait pour les empereurs byzantins, Silivri servit de résidence d'été aux sultans 

Pendant les guerres balkaniques, les juifs de Silivri  ( juifs séfarades chassés d’Espagne en 1492 établis dans l’Empire notamment à Silivri )  quittèrent la ville pour Cuba lorsque la Bulgarie occupa la ville du 16 novembre 1912 jusqu'au 30 mai 1913.

Beaucoup de juifs étaient alors pro-Turcs, tandis que Grecs, Bulgares et Arméniens soutenaient la Bulgarie et la Grèce.

En 1919, au traité de Sèvres, Sélymbrie fut attribuée à la Grèce mais fut reprise par les Turcs le 1er novembre 1922. L'année suivante le traité de Lausanne rendit obligatoires les échanges de populations chrétienne et musulmane entre la Grèce et la Turquie (sauf pour la Thrace grecque et Constantinople), forçant les derniers chrétiens sélymbriotes à quitter la ville.

Récemment en  2019  la Municipalité a décidé de redonner un petit coup de neuf en faisant repeindre les bâtiments en couleurs bien vives afin de faire revivre le centre d’attractions de la petite ville le long du canal , pari réussi , sous un beau soleil , un petit tour au marché organique et ces belles couleurs ...font oublier certains moments “ pandémiques” un peu mornes . Le petit port, son jardin et son marché aux poissons sont également des incontournables .

Alors couleur ou pas couleur ....voir la différence sur le panneau