On connait le bleu d'Iznik, le turquoise des mers du sud turc, et le bleu vif des céramiques d'Iznik, le blanc de l'écume de mer, mais moins le rouge d'Andrinople.
Composé de chromate de plomb et d'oxyde de plomb, ce rouge d'Andrinople est un pigment toxique dit « en voie avancée d'élimination ».
En réalité plus rouille orange, le terme de "rouge" d'Andrinople correspond à une ancienne lacune linguistique. Aujourd'hui, il serait plutôt classé parmi les orangés. Il contenait de l'éosine, colorant de couleur orange-rosé aux propriétés asséchantes et antiseptiques.
Le rouge d'Andrinople - Edirne - , très à la mode au XIXe siècle constitue une des spécialités des teintureries de Mulhouse.
Son procédé de fabrication , était un secret commercial majeur qui fut découvert durant le Moyen Âge. Obtenu à partir de graisses rances, d' huile, de sangs animaux mais aussi d'urine et d' excréments sa fabrication était peu ragoûtante. Le procédé est progressivement simplifié.
Appelé aussi rouge turc ou rouge des Indes, il désigne le procédé de teinture en rouge du coton, et le résultat de cette teinture .
Secret de fabrication volé aux Turcs, qui l’utilisent pour colorer leurs cotons, ce « rouge d’Andrinople » est exploité en France dès 1746 .
Ce sont des Français, qui, en soudoyant des teinturiers grecs de Izmir ( Smyrne ), réussissent à en découvrir le secret dont Robert Dugard, qui ne tarde pas d’expérimenter le procédé à la Manufacture royale de Beauvais donnant ainsi un exemple des premiers espionnages industriels de l'histoire.
En effet, au XVIIIe siècle, les cotons turcs , très recherchés concurrencent allègrement l’industrie textile
occidentale et en rapporter le secret en Europe était de toute importance.
En turc , on l'appelle de Edirne Kirmizisi.
Kirmizi, donnant " cramoisi " voulant dire rouge