Tiryaki Baba , l’homme qui aimait trop le café.
Il était une fois, ou il n’était pas une fois, lorsque le tamis était encore dans le foin, lorsque les chameaux était laveurs au hammam, lorsque les puces étaient coiffeurs, lorsque je berçais ma mère dans son petit berceau de bois qui faisait « tingir-mingir », ma mère a attrapé la pincette, mon père a attrapé la bouteille et ils m’ont fait tourner aux quatre coins.
Je me sauvais, ils me poursuivaient et nous sommes tous arrivés dans un pays inconnu.
Dans ce pays inconnu vivait un vieil homme surnommé « Triyaki Baba » ce qui veut dire le
« père dépendant » parce qu’il aimait vraiment trop le café.
Hélas cet homme était bien pauvre et le seul moyen pour lui de boire une bonne tasse de café était de s’en faire offrir.
Les riches du villages, aussi bêtes qu’ils étaient riches s’amusaient fort bien en lui donnant une pichenette entre les deux sourcils chaque fois qu’il lui offraient une tasse. Le pauvre homme qui aimait tant le café acceptait ces rires et chiquenaudes juste «pour le souvenir d’une tasse de café bue» même si son front n’était devenu qu’une grande plaie et le faisait souffrir à chaque nouvelle tape.
Les riches du villages, aussi bêtes qu’ils étaient riches s’amusaient fort bien en lui donnant une pichenette entre les deux sourcils chaque fois qu’il lui offraient une tasse. Le pauvre homme qui aimait tant le café acceptait ces rires et chiquenaudes juste «pour le souvenir d’une tasse de café bue» même si son front n’était devenu qu’une grande plaie et le faisait souffrir à chaque nouvelle tape.
Le vieil homme, lorsqu’il pénétra dans la grotte, faillit avaler sa glotte de surprise. Celle-ci était emplie de richesses étincelantes, colliers de perles, émeraudes, rubis et diamants rivalisant avec des montagnes de pièces d’or et des torrents de pièce d’argent.Il emplit alors toutes les poches de son pantalon bouffant, de son manteau à longs pans et en fourra même dans son chapeau avant de ressortir de la grotte.
A ce moment précis l’aigle revint, l’enserra à nouveau de ses serres immenses et après l’avoir fait tournoyer quelques-fois dans le ciel, le déposa cette fois sur la place du village, devant le café.
Le vieil homme qui aimait trop le café, tout fier, entra dans le café et sortit une grosse pièce d’or en disant ceci :
- Que chacun boive un de tes meilleurs cafés, cher cafetier, voici pour te payer !
Les riches du village aussi cupides qu’ils étaient riches et bêtes ouvrirent de grands yeux et lui demandèrent où il avait trouvé or si beau, pièce si belle.
Le vieil homme pauvre qui aimait trop le café, honnête et droit comme le roseau leur raconta toute son aventure sans même chercher à en cacher aucun détail et sortit sur la place pour montrer dans les cieux l’aigle qui justement revenait.
Alors qu’il s’approchait et attrapait Tiryaki Baba, au moment de l’envol, un riche s’agrippa à ses pieds, un autre aux siens, un troisième à celui d’avant et ainsi de suite de sorte qu’ils formaient dans le ciel une queue toute pareille à celle d’un cerf-volant. Le dernier de la chaîne s’écria.
« Et Tiryaki Baba, comment était l’entrée de ta grotte, petite, grande, immense ? montre-nous donc !
A ces mots l’homme qui aimait trop le café écarta bras et jambes tant et si bien que celui d’en dessous lâcha prise et tomba entraînant avec lui tous les autres riches du village qui tombèrent tous se cassant alors bras et jambes, Tiryaki Baba tomba lui aussi sur le tas de tous ces riches estropiés et continua les jours suivant sa vie heureux dans le village, ne négligeant pas de boire en regardant le ciel une tasse de café tous les jours ….
* conte réécrit par Sabine Buchmann en vue d'édition illustrée